"Je mesure les difficultés d’une trop brève présentation des réserves
que suscite cette expertise – difficultés qui concernent autant l’exposé du
contenu de ce document que les arguments opposables, mais les questions de fond d’ordre épistémologique ont été souvent débattues à l’occasion de controverses déjà anciennes que ranime la publication récente de deux autres expertises Inserm, l’une consacrée aux troubles mentaux de l’enfant, l’autre, très médiatisée, aux psychothérapies.
Le modèle soutenu ici par l’Inserm me rappelle étonnamment le concept « d’enfant caractériel  » qui a été représentatif des thèses constitutionnalistes et organicistes de la pédopsychiatrie jusque dans l’après-guerre. Sous ces perspectives, du point de vue clinique, l’enfant ou l’adolescent s’inscrivait dans
un cadre délimité par des critères purement symptomatiques ; il relevait de mesures éducatives et pédagogiques assorties parfois d’un appui psychologique qui, compte-tenu des hypothèses étiopathogéniques, paraissait de portée réduite ; pour les cas les plus graves, les interventions étaient menées dans des établissements dits de « rééducation  ».
Pour avoir exercé, au cours des années 1950, dans des établissements de cet ordre, j’éprouve encore vivement le danger qu’il y a à réunir dans le même cadre nosographique – et avec les mêmes objectifs – des sujets qui se révèlent fort divers lorsqu’on procède, sous une orientation dynamique, à une étude psychopathologique des processus sous-jacents aux troubles des conduites. (...)"
Cliquer sur ce lien pour accéder à l’article complet dans la Revue "Lettre de Psychiatrie Française", n°149 - novembre 2005, pp 13-15